Premiers jours

A l'arrivée du bateau dans les îles australes, la base est en effervescence. Il faut décharger les vivres et le matériel qui arrivent, les stocker et les inventorier, ce qui est souvent l'affaire de deux ou trois jours de travail.

Ile de la Possession en vue

Déchargement des vivres

Effervescence sur la base

Nous montons dans l'hélicoptère à 10h05 après avoir profité des falaises de l'île de la Possession depuis les passerelles extérieures du bateau. Trois minutes plus tard, nous voilà sur la base Alfred Faure! 

Nous découvrons rapidement nos chambres à l'Albatros et faisons connaissance avec les anciens hivernants. Rendez-vous ensuite à la VieCom qui comme son nom l'indique est le lieu des repas, du bar, de la salle ciné... Je profiterai des prochains articles pour vous faire visiter  la base.

Manchots royaux

L'après-midi nous descendons en Baie du Marin, à 20 minutes à pied de la base, où je me rendrai pour travailler tous les jours. Cette Baie abrite la colonie de la Grande Manchotière, 16 000 couples de manchots royaux qui viennent se reproduire dans ce lieu propice tous les ans. On ne peut qu'être émerveillés ! Et encore cela n'est que peu de choses comparé aux autres trésors que recèle l'île. La faune de la Grande Manchotière est des plus surprenantes: éléphants de mer, skuas et pétrels géants cohabitent aves les manchots.

La Grande Manchotière

Marion Dufresne en Baie du Marin

Les jours suivants, nous participons au rangement du matériel, nous découvrons les lieux, nos compagnons d'aventure, nous suivons une journée de formation pour comprendre comment s'organise la vie à la base, puis le travail peut commencer. Le Marion Dufresne s'en va, nous le reverrons mi-décembre.

La base entre dans ce qui s'appelle la campagne d'été, plusieurs chercheurs et techniciens sont présents sur la base pour un temps court, les "beaux jours" sont là, le plus gros du travail scientifique s'effectue au cours d'intenses journées de travail.

Au fond, l'île de l'Est

Amarinage

11h d'avion jusqu'à la Réunion, 30 minutes de bus, 16h30 le vendredi 13 novembre, le Marion Dufresne appareille avec à son bord une centaine de passagers, direction les terres australes !

Le Marion à la Réunion

Après la jouvence

Au départ de la Réunion

Un océan bleu roi à 360°, quelques pétrels, des rorquals et l'écume des vagues, les moments passés au soleil sur les passerelles du Marion Dufresne auront été bien agréables. Je n'aurai pas du tout souffert du mal de mer ce qui m'aura permis de parcourir tout le bateau, entre les caisses qui attendent bien sagement d'être débarquées, le matériel océanographique, la mystérieuse salle des commandes, le pc scientifique et le garage de l'hélicoptère. 

Dans l'Océan Indien

Mon endroit préféré sur le bateau (par beau temps !)

Au cours des journées, formations sécurité, médicale et hélicoptère, quelques conférences et un peu de travail au pc scientifique, ponctuées par des horaires de repas peu habituels : 11h pour le déjeuner et 18h pour le dîner. La soirée se termine au Forum, le bar du Marion Dufresne aux délicieux planteurs.

Vue de l'étrave

                                          

Ces quelques jours de navigation ont un air de vacances avant l'arrivée à Crozet. Il est toujours surprenant de se réveiller le matin en sentant le roulis des vagues.

Les premiers oiseaux

Quand les premiers albatros ont pointé leur bec nous savions que Crozet n'était plus très loin. Nous avons franchi la convergence, les eaux sont riches en planctons, les oiseaux arrivent par dizaine, la mer se creuse de vagues bleu nuit, il est temps d'arrimer nos bagages. Les déplacements et repas sur le bateau deviennent quelques peu acrobatiques.

Albatros "surfeur"

Mercredi 18 novembre, l'île de la Possession est en vue.

Sur le départ

Le chapeau de paille est dans les valises, la veste en Gore Tex et les cinq paires de gants l'ont rejoint, les changements d'adresse et autres formalités administratives sont réglées, les au revoir échangés autour d'un verre de Savagnin, d'un bon petit plat ou d'un thé réconfortant, agrémentés de discussions interminables sur les aventures à venir, me voilà fin prête !

Malle n°1/3

L'avion décolle le 12 novembre, le bateau appareille le 13 novembre avec dans ses cales les trois malles qui m'auront valu plusieurs jours d'intenses réflexions.

Dans quelques jours j'apercevrai les falaises de l'île de la Possession :)

Après une année 2015 pleine de rebondissements, entre décision de postuler, entretiens scientifiques, médicaux et psychologiques, préparation des malles, séminaire à Brest avec mes futurs compagnons d'expédition et quelques semaines de formation à Strasbourg, je me prépare à vivre une belle aventure humaine et scientifique !

Ces pages seront là pour vous faire découvrir les trésors de Crozet, son climat difficile, ses paysages grandioses, sa faune surprenante, les travaux scientifiques qui y sont menés et comment la vie en communauté s'organise dans une île isolée où l'on ne connait pas la solitude.

Crozet - Mission 53 - © IPEV

Marine volontaire de service civique pour le programme 137 - Crozet - Mission 53 !